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Comment s'affirmer en tant que parent ?

Dernière mise à jour : 13 mai


L'affirmation de soi peut se définir comme un comportement qui permet à une personne :


- D'agir au mieux de son intérêt

- De défendre son point de vue sans anxiété excessive

- D’exprimer de façon efficace, sincère et directe ce qu’elle pense, ce qu’elle veut, ce qu’elle ressent

- D’exercer ses droits sans dénier ceux des autres et donc en respectant l'autre


L’affirmation de soi n’est pas une qualité mais un comportement. Personne n’est né « affirmé ». Cela s’apprend et il est parfois nécessaire de s’entraîner quelques temps pour arriver à montrer des comportements affirmés.


Au quotidien, face à une situation de conflit, on peut distinguer trois principaux types de comportements :


Le comportement agressif : Je cri, j'ordonne, j'accuse, j'insulte, je juge, je suis désagréable, je menace, j'humilie, je me moque...


Deux personnages parlent. l'un des deux est beaucoup plus grand

Dans ces cas-là :

- Mes émotions sont peut-être visibles mais pas exprimées

- Mes besoins sont peut-être visibles mais pas exprimés

- Je ne respecte pas l'autre car je me place en supériorité

Le comportement passif : Je boude, je mens, j'évite, je parle dans ma barbe, je grommelle, je vais me plaindre à quelqu'un d'autre...

Deux personnages parlent. L'un des deux est beaucoup plus petit.

Dans ces cas-là :

- Mes émotions ne sont pas visibles

- Mes besoins ne sont pas visibles

- Je respecte l'autre, mais je ne me respecte pas moi-même



Et puis, moins naturel...


Le comportement affirmé : Je commence mes phrases par "Je" pour ne parler que de moi, j'évite les jugements, je parle des émotions possibles de l'autre, je parle de ce que je ressens, je parle de mes besoins, je trouve des compromis.

Deux personnages discutent, ils sont à la même hauteur

Dans ces cas-là :

- Mes émotions sont exprimées

- Mes besoins sont exprimés

- Je respecte l'autre et je me respecte



Et dans le cadre d'une relation parent-enfant...?


On peut avoir tendance à penser que l'agressivité est normale dans une relation parent-enfant : c'est ce qu'on appelle parfois, à tort, l'autorité.

Contrairement à ce que l'on peut croire, l'autorité ne se prend pas. Un parent le remarque vite : s'il cherche à prendre l'autorité de façon agressive, son enfant sera probablement opposant et il sera nécessaire de le punir ou de lui faire peur pour se sentir respecté. Cela rend la tâche parentale bien plus compliquée. En fait, l'autorité se donne : c'est à l'enfant de vous confier l'autorité.

Il le fera s'il se sent en confiance et qu'il a conscience que vous êtes la personne qui fera les meilleurs choix pour sa sécurité physique et affective. De la même manière, en tant qu'adulte, nous acceptons l'autorité de la part de personnes en qui nous avons confiance. Pour les autres, un risque de défiance existe fortement. > Le comportement affirmé est votre meilleur allié en tant que parent, puisqu'il augmente drastiquement le sentiment de confiance, à l'inverse de l'agressivité. Il améliore aussi la relation et le climat familial.


Alors comment faire ?



  1. Je parle de ce que je ressens, en commençant mes phrases par "Je", pour ne parler que de moi. La tentation est forte, en cas de conflit, de commencer sa phrase par "Tu" : - "Tu m'énerves", "Tu ne m'écoutes pas" ou encore des ordres tels que "Réponds-moi quand je te parle !". Ces formulations nous viennent naturellement, mais poussent l'autre personne à faire preuve d'agressivité également... Tout simplement car elle se sent accusée et que la relation manque désormais d'équilibre. L'enfant va probablement accuser à son tour pour tenter de rétablir cet équilibre, ou adopter un comportement de passivité, sans prendre en compte ce qui a été dit. En choisissant de parler de nous en premier lieu et donc en commençant une phrase par "je", nous montrons à l'enfant que nous prenons la responsabilité de ce que nous ressentons... Mais que nous attendons de lui qu'il soit à l'écoute pour trouver des solutions à cette situation de conflit. Cette technique permet d'adopter petit à petit une nouvelle posture face à son enfant, moins dans l'autoritarisme et davantage dans la relation. Ex : "J'ai peur que tu casses ton jouet" "Je suis déçu que tu n'aimes pas ce repas" "J'ai peur que tu glisses sur l'eau renversée" "Je suis en colère car je n'arrive pas à me faire écouter de toi""Je suis fatigué et cela me rend moins patient" "Cela me met très mal à l'aise de voir de la nourriture par terre" "Je suis frustré de ne pas pouvoir finir ma phrase sans interruption" "J'ai très peur que l'on soit en retard"

  2. Je parle des émotions de l'autre Sans empathie, l'affirmation n'en est pas vraiment et peut vite ressembler à de la manipulation. Il s'agit donc de ne pas oublier de prendre en compte les émotions de l'autre et d'en évoquer des hypothèses afin d'ouvrir le dialogue beaucoup plus facilement. Pourquoi des hypothèses ? Car on n'est jamais sûr des émotions de l'autre. C'est souvent en évoquant l'idée que l'on a que l'autre pourra rectifier son ressenti réel. Cette étape est souvent difficile en tant que parent car on peut avoir l'impression que l'empathie empêche la responsabilisation. Mais ce n'est pas parce que je dis à un enfant que j'ai conscience que le temps des devoirs est fatiguant et pénible pour lui, qu'il pourra y déroger. Aussi, même si j'indique à mon enfant qu'il est normal pour lui de ne pas avoir envie d'aller au lit s'il ne ressent pas de fatigue, il devra tout de même y être bien avant minuit. Enfin, je peux me donner le droit de dire à mon enfant que je comprends qu'il soit très agréable et excitant de jouer longuement aux jeux vidéos, sans que cela ne soit jamais une possibilité. Ex : "Je sais que c'est terriblement pénible pour toi d'avoir à travailler tous les soirs après les cours", "J'imagine que tu dois être déçu de ne pas commander de pizzas", "J'imagine ta lassitude d'avoir à te laver les dents plusieurs fois par jour","Tu es en colère ?"...

  3. J'évite les jugements Eviter le jugement est difficile, car il est pour cela nécessaire de faire facilement la distinction entre un avis / une opinion et un fait / un comportement. Des remarques qui sont de l'ordre de l'opinion et donc du jugement sont des remarques qui ne seront pas forcément partagées par tout le monde - et donc subjectives : "Tu es insupportable", "Tu es maladroit", "Tu en mets partout", "Tu ne m'écoutes jamais", "Tu m'énerves"... Ces remarques débouchent sur des critiques qui sont souvent qualifiées de trop vagues et très vexantes. Afin de trouver le comportement associé, et de formuler ainsi une remarque plus objective, il est possible de se poser la question : "Qu'est-ce qui me fait dire ça ?" "Comment je pourrais être plus précis ?" ou encore "Qu'aurait filmé une caméra dans cette situation ?". Nous pouvons alors parler du comportement, qui est un fait réel, observable et le même pour tous : "Tu cris", "Tu as cassé deux verres cette semaine", "Il y a de la sauce sur ton pantalon", "Tu me tournes le dos pendant que je te parle", "Tu pleures sans m'expliquer ce qui ne va pas"...

  4. Je parle de mes besoins Avant de pouvoir exprimer un besoin, il faut pouvoir l'identifier. La colère est une émotion très utile : elle nous donne le signal d'alarme... Un de nos besoin est probablement bafoué ! Mais si nous avons souvent du mal à l'identifier sous le coup de la colère, imaginez la difficulté pour un enfant d'identifier le besoin de son parent, s'il ne l'exprime pas clairement. Exprimer ses besoins clairement va aussi aider l'enfant à développer son empathie, une compétence cognitive précieuse qui s'entraîne et se développe avec le temps. Voici une liste de besoins qui peuvent être particulièrement inassouvis : Besoin de considération / d’attention / d’écoute / de respect / d’empathie > "J'ai besoin que l'on écoute ce que j'ai à dire sans me couper la parole" Besoin de justice > "J'ai besoin que la règle que l'on a mis en place soit respectée par tout le monde" Besoin de protection / de sécurité > "J'ai besoin de me sentir en sécurité quand je marche avec toi dans la rue" Besoin d’aide > "J'ai besoin que tu m'aides à préparer ton sac, je n'y arrive pas seul" Besoin d’autonomie / de prise de décision > "J'ai besoin de décider où nous irons cette après-midi" Besoin de tranquillité / de bien-être / besoins physiologiques > "J'ai besoin de silence"

  5. Je trouve des compromis Faire un compromis, c'est partir de deux positions différentes et en trouver une troisième, qui ne conviendra pas forcément parfaitement aux deux parties mais qui semble toutefois acceptable. > Un arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles Trouver des compromis avec son enfant n'est pas toujours une chose aisée : L'impression que cela empiète sur l'autorité peut nous inquiéter. Il est également difficile de rentrer dans l'argumentation avec un enfant, qui manque naturellement de flexibilité et peut paraître "borné" ou profiter de la situation pour manipuler. Enfin, difficile de faire des compromis lorsque nous sommes fatigués, en colère ou stressés. Aussi, bien sûr, des règles strictes et inflexibles au quotidien sont bénéfiques lorsqu'elles s'inscrivent dans une routine et qu'elles sécurisent l'enfant. - Un temps d'écran, toujours le même, réservé au week-end. - L'utilisation systématique d'un casque en vélo. Dans d'autres situations, le compromis est possible, souhaitable, bénéfique ! A l'adolescence ou quand l'enfant grandit, il devient nécessaire car ses besoins changent. Le compromis permet à votre enfant de prendre une part de responsabilité dans ce qui est bon pour lui et donc de combler sa soif de justice ; mais également de constater que vous êtes capable de flexibilité et d'apprendre ainsi de vous, devenant plus flexible à son tour. Quelques exemples... - Votre enfant veut regarder une série animée - Vous souhaitez qu'il lise d'avantage - Vous décidez ensemble d'aller trouver un manga qui lui plaise - Votre enfant ne veut pas changer la litière du chat - Vous souhaitez qu'il se charge de cette tâche - Vous décidez ensemble de vous en occuper à deux / de le faire chacun son tour en chronométrant pour établir un "record" / de lui laisser choisir un morceau à mettre pour le faire en musique - Votre enfant veut passer du temps sur YouTube - Vous souhaitez qu'il travaille son anglais - Vous décidez ensemble de regarder des vidéos en anglais, sur un de ses thèmes de prédilection - Votre enfant veut jouer en réseau avec un ami - Vous souhaitez qu'il passe du temps à l'extérieur - Vous décidez ensemble d'inviter son ami pour qu'il joue 1h à un jeu vidéo en mode hors ligne, puis passent du temps à l'extérieur

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